Le début d'un enfer [Oblivion]

Tu écoutais, encore et encore. Tu ne sais pas combien de temps ça avait durer, mais ils finirent par l'emmener. Tu perdis la notion de ce qui avait autour de toi, mais cette fois tu n'allais pas t'échapper hors de la réalité. Non, tu allais foncer droit dedans, même si tu savais que ton esprit allait se briser une fois là-bas. Les sous-sols. Endroit infâme, puant et désolé. Ils étaient a peine dans les couloirs que tu te sentis sortir de tes gonds. Tu changeais, laissant apparaître une double personnalité qui n'avait rien de briser. Elle était empli de haine, celle que tu avais garder de tes faibles souvenirs. La colère remplissaient tes veines. C'était ça, ta puissance.

Tu apparus devant eux. Jeff et les deux infirmiers. Mais anormalement. Non, pour eux tu ressemblais a une ombre horrible, entièrement noire si ce n'est que tes yeux blancs, dégoulinant de sang immaculée. La même substance visqueuse coulait de ta bouche invisible, de même pour l'ensemble de tes plaies. Ce n'était qu'une illusion, mais pourtant tu sentais l'effet de ta colère écrasait l'atmosphère. Dans un geste brutal, tu ouvris ta bouche, découvrant des filées visqueux blanchâtres reliant les pointes noires qui semblaient être tes crocs. Un hurlement sinistre mais puissant sortit, résonnant contre les murs et perçant l'air. Tes mâchoire se refermaient en claquant. Tu tendis ta main sombre vers les deux infirmiers, tes doigts anormalement longs et ongles pointus te faisant prendre un air un peu plus étrange encore. Tu les étouffais, littéralement. Comme si tu les étranglais mais a distance. L'un d'eux vola dans un mur violemment après avoir lâché prise sur ton protégé, se faisant traîné au sol par une force qui le dépassait.

Tu coinçais l'infirmier dans une porte entrouverte, prenant un malin plaisir a l'entendre hurler et s'étrangler dans des raclements de gorge horrible. Puis la lourde porte de fer se mit a claquer. La cervelle et le sang de la tête de l'humain vola contre les murs, dégoulinant dans l'encadrement de la porte. Le deuxième essaya de s'enfuir, mais il avait carrément pisser dans son pantalon et ramper au sol, vers la sortie. C'était pitoyable. Tu pourrais avoir pitié... Oh, mais c'est impossible. La cheville de l'homme se fit attiré vers toi, alors qu'il essayait de s'accrocher en hurlant de peur. Tu finis par l'arrêter a tes pieds, avant de soulever une jambe. Tu écrasais de toute tes forces ton pied contre sa face, si bien qu'elle aussi explosa. Tu continuais a l'écrasé, son torse y passa aussi, trouant son ventre pour plonger ton pied a l'intérieur a ses entrailles. Tu écrasais tout, tes coups faisant vibrer le sol. Puis tu soulevais a nouveau le corps par la gorge, sans douceur et le fit passer a une vitesse monstrueuse tout le long du couloir. Il s'éclata contre le mur, ses os se brisant net. Il ne ressemblait plus a rien. Un amas de chair gluante, ensanglanté.

Ta rage retombait, car tu ne voyais plus que Jeff au milieu de ce carnage. Tu entendais les rires hystériques des autres fantômes résonnaient au fin fond du grand couloir, les hurlements amusés de d'autres. Dans un dernier mouvement, les portes menant a l'étage supérieure, sécurisé s'ouvrirent. l'air était gelé, le sang coulait. Tout tes membres tremblaient, mais tu ne voulais plus bouger. Tu sanglotais, cachant ton monstrueux visage avec tes mains. Le fantôme noir pleurait des larmes de sang blanc.

"Bouge", "Bouge". Voilà ce que tu n'arrêtais pas de te répéter. Pourtant rien n'y faisait. Rien. Tu voyais ton protégé te faire enlever devant toi, a nouveau disparu aux yeux du monde des vivants. Tes membres ne répondaient plus, même si tu envoyais des signaux sans arrêt. Tu criais, dans ta tête mais l'autre ne voulait plus bouger. Il s'amusait, a moitié conscient. Tu t'étais mis a hurler silencieusement, tes pleurs avaient cessés. Maintenant tu avais disparu. Tu voyais noir et rouge en même temps, c'était horrible. Combien de temps es-tu rester ainsi, a te débattre pour essayer de reprendre contrôle ? Tu n'en savais rien.

La rage fit de nouveau surface, mêlant la colère a la haine. Ta puissance remontait douloureusement le long de ton corps jusqu'à emplir ton cerveau et ton esprit. C'était reparti. Tu te déplaçais d'un air fantomatique, tu cherchais la trace de ceux qui avait oser t'enlever ton protégé avec un air bestial, marquant ton passage de violentes griffures dans le ciment. Ton souffle aussi sourd et rauque que celui d'un buffle enragé, glacial comme le blizzard. Tu allais finir par tous les tuer, tu deviendrais comme eux. Ces fantômes... Ces démons.

Tu rentrais dans une des cellules. Tu le vis alors, perdant ton esprit qui se fit écrasé par le flot d'un sentiment nouveau. Plus puissant que la haine. La folie. Celle qui même épuisé te donne la force de vouloir en découdre. Toi c'est celle qui nourrissait cet esprit noir en toi. Tes yeux se déplacèrent sur la fautive, celle qui l'avait mis dans cet état. La femme dans un coin, morte de peur. Tu t'approchais d'elle avec une démarche bancale, des doigts se crispant. Elle allait souffrir, souffrir pour tout. Ton ombre engloutissait son corps, le plongeant dans la pénombre. Seul ses yeux remplis d'angoisse luisaient. Tes doigts se serrèrent autour d'un de ses bras.

Tu le lui retournais sans douceur, la symphonie des hurlements résonant.Son os se brisa, transperçant la chair, ressortant mauvaisement de son articulation. Tu lui déchirais le bras de tes griffes alors que tu lui brisais les chevilles d'un geste de main. Elle tombait, puis se fit traîner pour être lancer contre un mur. Plusieurs fois, de tel a sentir son dos partir en miette, elle n'avait plus d'air, ses yeux révulsés de douleur. La bave coulant de ses lèvres montraient qu'elle étouffait, alors tu fis soulever toutes les armes potentielles qu'elle eu apporté. D'un mouvement, elles filèrent droit vers la femme qui eu un hoquet visqueux, s'étranglant du sang qui montait dans sa gorge. Tout en elle était transpercée. Ses yeux pour commencer. Puis sa bouche, détruisant la barrière de ses dents. Sa gorge, ses épaules, ses bras, ses mains, sa poitrine, son ventre, ses cuisses, ses genoux brisés a leur tour et ses mollets, pour finir les pieds.

Tu n'étais pas calmé, aussi tu arrachais une barre de fer d'une chaise plus loin. Tu l'empalais sans te rendre compte de tes actes, jubilant de la mort horrible de celle-ci. Puis tu reviens a la réalité. Maladroitement tu approchais du corps de ton protégé, dégoulinant de sang. Tu regardais ces petites plaies, mais nombreuses. Des coupures, des coupures est encore des coupures. Tu tremblais, tes mains monstrueuses de chaque côté du visage de Jeff, évanoui. Tu n'osais pas le toucher et pourtant, tu fis ce qu'il fallait pour le soigner. Tu arrêtais le sang, puis désinfecter les plaies. Tu les protégeais ensuite avec des bandages, puis tu priais tout au fond de toi pour le garçon. Au diable cet enfer. Tes carnages n'allaient pas s'arrêter maintenant. Tu pris le garçon avec toi, bien au creux de tes bras. Perdu dans ta folie, tu marchais dans ta forme matérielle de monstre lourdement vers les portes ouvertes. Celles qui le sauveront. Il ne méritait pas ça. Toi peut-être, pour ce que tu venais de devenir. Tu sortais, montant les escaliers. Tout ceux qui se mettront en travers, tu les tueras. Tu voulais l'emmener quelque part en sécurité.

Tu t'arrêtais dans le bâtiment B, vide. Tu avais fermé toutes issues et entrées d'un seul geste. La peur répandue, tu le savais a l'abris avec toi. Tu le déposais délicatement dans un fauteuil, pour qu'il dorme en paix. Tu sentais ton corps souffrir de toute part, ton esprit déchiré. Tu t'éloignais de ta petite lumière et tu te mis là, planté a quelques mètres en le fixant de tes orbites vides, pleurant du sang immaculé. Tu attendais, ton souffle bestial s'étant apaisé. Seigneur, depuis quand tu ne t'étais pas retrouver ainsi ? peut-être n'allais-tu jamais en ressortir.

Tremblements, gémissements, peur, angoisse et folie. Tu le comprenais tellement bien. Cet enfer, toi aussi tu l'avais vu. Tu y étais mort et voici le résultat. Voilà en quoi elle t'avait transformée. En monstre vengeur, assoiffée de sang, de massacre. Tu voulais faire comprendre au monde ta douleur mais tu ne pouvais rien faire, car tu ne voulais pas. Cette partie encore humaine de toi te retenait en cage par le plus grand des miracles.

Ta lumière s'était éveillée, lentement mais surement. Brisée, elle avait peur. Tu voulais la réconforter tellement que tu aurais marcher vers lui. Mais avec lui au contrôle, comment ? Il te regardait, semblant las. Puis il regardait ses bandages d'un air que tu détestais. Cette folie. Surtout pas ! Tu te mis a avancer, pousser par tes sentiments humains. Tu tendais la main, ta main noire et étrange mais qui trembler. Tu devais lui faire peur. Tu te stoppais net, comme si tu allais t'écrouler. Tes empreintes de sang a terre te faisaient repenser a ces hurlements de peur. Tu t'en voulais tellement de lui avoir fait ça. Tellement.

Jeff...

Ta voix d'enfant avait détonné, opposant ton ton désespéré de solitude et de remords a ton apparence morbide. Tu voulais le prendre dans tes bras, tes mains a quelques centimètres de son visage. Mais ça faisait tellement mal, cette folie. Tu tremblais, sans cesse. Tu l'appelais encore, au bord du gouffre.

Jeff... Pardon.. Pardon.. Pardon.. Jeff..

Tu te répétais, comme un disque rayé. Tes remords te poussaient a répéter ce mot d'une voix désespérée. Comment as-tu pu laisser faire ça. Regarde ta lumière s'éteindre a cause de toi, la voir se briser sans avoir bouger. Tu t'arracherais les yeux pour calmer tes tourments. Tu étais si proche de lui, captant son attention par ta voix cassée. Tes mains restaient immobile, entourant le visage de ton cher protégé. Une barrière t'empêchait de le toucher avec tes mains pourrîtes, celle de ta conscience qui sanglotait ses remords.

Il tendit une main vers toi, la posant sur ta tête en tremblant. Il venait de briser de lui-même cette barrière que tu t'étais imposé, un peu plus encore quand l'une de tes mains rentrait en contact avec sa douce peau blanche. Ses yeux se fermèrent et tu eu peur un instant. Mais il semblait se reposer simplement. Il paraissait ne pas avoir peur, pas de toi en tout cas. Tu te rassurais. Il t'avait donc reconnu malgré ce masque immonde. Il t'appelait même, te faisant doucement redresser la tête. Il semblait revenir a lui, alors que tu n'avais pas espérer grand chose pour quelqu'un revenu des sous-sols, même si ce n'était que quelques heures.

Il te tirait vers lui, a ta grande surprise. Tu sentais son corps prêt du tien, sentant même les battements fragiles de son coeur. Il te caressait les cheveux comme personne ne l'avait osé avant, silencieux. Tu te calmais, lentement renonçant a cette folie pour reprendre a nouveau le contrôle de toi-même. L'autre cédait sa place, son temps venu. Il te berçait, alors que tu étais devenu immobile, tout contre sa personne. Tu entendis alors un doux son emplir tes oreilles. Une berceuse, qui lentement fit entièrement sombrer ce sang noir qui avait empli tes veines, te transperçant de part en part pour te métamorphoser en l'esprit vengeur que tu avais été autre fois. Maintenant, l'ombre disparaissait pour te laisser place.

Ta carcasse noire se fissura comme des milliers d'écailles, les veines blanches grandissant de la tête aux pieds. Les écailles tombèrent alors, se désintégrant en poussières noires avant de totalement disparaître. De nouveau, tu étais ce jeune garçon aux cheveux grisés et mèches bleues, a la peau blanche et aux yeux de glace. Mais une part de cette noirceur ne disparut pas, toujours collé a ton être, indispensable pour ta "survie". L'écaille a cet endroit sembla se reformer différemment. Contre toute attente, elle finit par composer ton kimono noir de nouveau, comme la première fois où tu étais apparu devant Jeff, toujours tâché de sang, bien plus que la dernière fois, car derrière les portes de cette pièce se trouvait encore les marques de ton passage. Le vêtement voleta un très court moment, comme si un courant d'air le soulever puis il s'immobilisait. Tu étais de nouveau dans ton apparence d'origine, la tenue avec laquelle tu t'étais déguisé aspirer dans le néant, disparue. Tu restais blotti contre Jeff, des larmes coulant le long de ton visage alors que tes yeux étaient fermés, ta tête contre son épaule. Tu tremblais encore doucement.

Tu l'écoutais encore et encore, noyant le reste de ses souvenirs renaissants dans ses douces chansons. Tu sentais ton coeur battre contre ta poitrine, d'abord d'une façon désordonnée, puis peu a peu plus lentement. Le calme revenait, réduisant le flot des larmes salées coulant depuis tes paupières fermées. Elles disparurent bientôt, alors que tu ouvris de nouveau tes yeux. Tu redécouvris la pièce de nouveau, plus lumineuse qu'elle ne t'avait parue en rentrant ici. Tu tremblais encore, mais ce n'était que par douleur. Cette puissance te coûtait cher, mais tu n'étais pas sans défense, c'était le principal.

Il eu fini son chant au moment où doucement, tu te décollais de lui. Ton regard a la couleur de glace se fondait dans le sien pendant un instant avant que tu ne baisse légèrement la tête. Tu étais tellement désolé. Pour ce qu'il a entendu, ressenti, vu et vécu. En l'espace de quelques heures, tout s'était dégradé, comme un enchaînement de malchance... Mais tu gardais tout de même de bons souvenirs. De très bons.

Merci..

Tu restais un moment silencieux, avant de relever la tête et prendre doucement les mains de Jeff dans les tiennes. Tu étais froid comparé a lui, les événements pas encore totalement effacer de ta chair, mais tu t'en fichais.

Et toi ? ... Tu vas mieux ? .. Je suis désolé...

La tête de nouveau un peu baissée, tu regardais tes mains, lâchant celle du garçon doucement pour regarder tes paumes. Oh, qu'avais-tu fait encore. Un soupir sortit d'entre tes lèvres doucement.

Il reprit ta main, semblant avoir senti le froid t'abritant encore. Qui ne le sentirait pas. Il la frottait, semblant vouloir te redonner de la chaleur et au fond, tu le remerciais de ce geste, même minime. Jeff se mit a parler, alors que tu l'écoutais sagement, silencieux. Toi, comment tu allais maintenant. Bien mieux sans aucun doute, mais tu avais toujours peur d'une chose : les portes. Celle de cette salle, qui renfermaient toujours la zizanie que tu avais semé en cours de route. Tu reviens sur le garçon quand il s'excusa, relevant un peu la tête. Tu t'en voulais toujours un peu, mais tu finis par soupirer doucement, résigné.

Sa voix était douce, rassurante alors qu'il réchauffa ton autre main. Il se souciait de toi, créant un petit sourire timide aux coins de tes lèvres. Il te souriait, un sourire agréable que rares t'accordaient. Il continua a parler, te rassurant un peu sur les bonnes choses des révélations que tu avais faite plus tôt. Cependant, tu savais que ta manière de lui avoir dit les choses franchement n'avaient pas été bonnes, au contraire. Lâchant un petit soupir discret, tu fus étonné que Jeff te reprenne contre lui, en te caressant les cheveux. Tu sentais son souffle chaud dans ton cou, te faisant frissonner doucement. Tu le laissais faire, fermant quelques instants les yeux. Que ça faisait du bien de se sentir ainsi réconforter. Tu entourais tes bras autour de son torse, lui frottant doucement le dos. Quelques minutes passèrent ainsi avant que tu n'ouvre tes yeux, soupirant doucement.

Dans le sous-sol... C'est de ma faute. J'ai voulu t'aider, mais au lieu de ça je n'ai fait que te faire sombrer un peu plus. Je n'aurais jamais voulu que tu me vois ainsi...

Un monstre.

Tu le laissais prendre ton menton, levant les yeux vers lui. Tu l'écoutais, te rassurant du mieux que tu pouvais avec ses paroles. Mais tu ne pouvais pas oublier les hurlements de peur qu'il avait poussé et le moment où il s'est évanoui. L'angoisse qu'il émettait a ce moment là, te rendant fou. Ses paroles fermes te ramenèrent a la réalité cependant, rapidement tu reprenais tes esprits, confus. Il était d'un calme... Tu surpassais lentement tes remords, alors que Jeff te parlait une seconde fois, lâchant ton menton pour poser ses mains sur tes joues, front contre front.

Tes joues se mirent doucement a rougir, le regardant dans les yeux. Tu aurais pût rester des heures a te perdre dans ses yeux bleus. Puis au bout de quelques minutes tu souriais, de nouveau toi-même. C'était passé, enfin même si certains choses restaient gravées dans ta mémoire. Allégé de tout ces poids, tu regardais Jeff avant de poser tes mains sur ses épaules, le faisant basculer en arrière, sur le dos allongé sur le canapé. Tu posais un de tes genoux entre ses jambes, délicatement collé a son entre-jambe. Tu affichais une mine tendre, mais sincère. Tu déposais un doux baiser sur le front du tueur.

Merci.

Lui qui t'avait presque sauter dessus quand tu avais enfilé la tenue d'infirmière, le voilà gêner par un simple baiser. C'était étrange mais mignon a voir, t'attendrissant doucement. Puis tu l'entendis de nouveau parler, alors que ta tête se pencha un peu. Tu rougissais un peu, mais souriant tu laissais le silence faire place de nouveau. Immobiles, silencieux, vous étiez tout deux ainsi. Il te souriait, te faisant face alors que tu gardais toi-même le coin de tes lèvres étiré dans un petit sourire.

Tu sentis ses bras alors venir autour de ta taille, il te serrait contre lui alors que tu rougissais de nouveau. Tu n'en avais toujours pas l'habitude, c'était dingue a quel point ça pouvait te toucher. Il avait fermer les yeux alors que toi tu restais allongé sur lui, devenant un peu plus rouge en sentant chaque parcelle de ton corps, nu en dessous de ton kimono pour un petit rappel, contre celui de Jeff. C'était bien le genre de choses qui te faisaient un peu perdre.. les pédales. Mais dans le bon sens. Tu sentais des picotements au bas de ton ventre, alors que tu te mordis une lèvre nerveusement. Damn, pour si peu !

Il semblait dormir au moment où tu le regardais du coin de l'oeil. Autant faire pareil, car de toute façon tu te savais avec le sommeil très léger. Lentement, tu perdis ta petite parcelle de joie revenue. Très lentement, elle mourrait a petite feu dans tes yeux, de nouveau rempli de culpabilité et de remords. Mordant une de tes lèvres de nouveau, tu restais silencieusement, pour Jeff. Cependant, une larme s'échappa de ton oeil droit. Tu ne pourrais pas dormir ainsi, mais tu fis semblant, "somnolant paisiblement" contre Jeff.

Tu ne sais pas combien de temps tu es resté là, les yeux fermés. Dans le noir, tu pouvais laisser tes pensées aller et venir, tes veines s'étaient refroidies, se reprenant du choc qui ne cessait de remplir ton esprit. Ton corps était a nouveau gelé, bien plus qu'avant mais tu ne laissais rien présager car tu n'agissais que plus normalement. Ton sang coulait lentement dans tes veines, mais tes battements de coeur étaient devenus lourds. Pire encore, tu avais l'impression que ton esprit brûlait. Mal, ça fait mal.

Alors que ton corps engourdi te picotait comme des millions d'aiguilles perçant ta peau, tu sentais Jeff se crispait et toi avec, suivant le mouvement en ouvrant les yeux. Tu le regardais alors. Il était là, respiration courte et sueur sur les tempes. Un cauchemar ? Pas étonnant avec les précédentes heures. Tu ne pouvais cependant pas le toucher avec ton corps glacial, tu le sentais trembler alors que inquiet, tu le regardais, penchant la tête.

Jeff ? ...

Il t'éloigna de lui, te provoquant un sursaut d'inquiétude et de peur. Tu te tenais assis, immobile. Tu regardais Jeff, comme mort de peur. Ou mort tout court. Après tout tu n'étais pas vivant, enfin pas a l'origine. Tu le voyais trembler, haleter et marmonner. Surement.. Non, tu ne voulais pas y croire. Tu l'écoutais, alors qu'une sueur froide te passa dans le dos. Lui en faire prendre a Liu ? ... Tu ne comprenais pas. Il t'accusait ? De quoi ? Aurais-tu fait quelque chose dont tu ne te souviens pas ? C'était possible. Tu pris peur intérieurement, alors que tu plongeais sans t'en rendre compte un peu plus vers la mort.

Il frappa rageusement le mur, tu crus l'espace d'une seconde que ça pouvait être toi, a la place de ce mur. Il respirait profondément, comme pour se calmer. Tu déglutissais difficilement. Ce fut a ce moment là, qu'après un instant il se tourna vers toi comme si de rien n'était. Il souriait même, semblant désolé. Tu voyais sa silhouette se rapprocher, tes muscles se crispant douloureusement. Tu le sentais, dans ces paroles. Il mentait. Menteur, menteur ! Ils mentaient tous. Tu sentais la rage et la culpabilité au creux de ton esprit glisser jusqu'à ton coeur, point centrale de tout tes sentiments. Tu ne voulais pas, mais c'était plus fort que toi. Tu ne sentais même plus les mains autour des tiennes, car ton sang commençait a gelé. Comme... comme lors de ta pseudo-mort, où tu avais failli une première fois mourir. Dans quelques minutes, si ce n'est secondes, tu risquais de voir ton coeur s'arrêter. Tu reviendrais alors sous ton apparence de fantôme, errant seul dans le monde des esprits.

Tu fermais tes yeux vitreux et presque translucides, quelques larmes coulant lentement sur tes joues. Puis d'autres, encore d'autres, et d'autres. Ton corps résonnait, comme quand tu avais passer les portes des sous-sols. Mais c'est différent, cette fois-ci, tu souffrais pour une tout autre raison. Des remords, tes fautes commises, les mensonges que tu avais avaler. Tu commençais a voir des points blancs couvrir ta vision, la rendant atroce. Les lumières de la salle se mirent a clignoter, le sol trembler, essayant de lutter contre cette douleur.

Tu n'avais plus de vision, tu n'entendais plus rien. Assis dans une pièce noire tu regardais la seule place lumineuse, devant toi. Une vieille lumière jaune, posé sur un chariot. Du matériaux de médecin était posé dessus alors que finalement la silhouette devant toi, alors qu'une voix résonna derrière toi. Ils venaient de prendre une photo mais tu avais baissé la tête, la douleur te transperçant, tu tremblais et serrer tes jambes lentement, honteux. Tu ne bougeais pas, attaché. Le médecin en face de toi semblait se prendre d'une colère noire, ton coeur battant de peur. Il posa l'appareil et choisit un scalpel, alors qu'une voix sinistre dans ton dos te promit que tu n'aurais pas mal. Menteur. Il mentait tous ! Tu ne pouvais faire confiance a personne. Le noir derrière toi t'aspira alors.

Tu te fis poussé sur le côté, alors que ce contact brisa net l'élan de rage qui t'avait poussé a perdre le contrôle de toi-même, alors qu'une voix, irrité résonna près de toi. Tes pupilles revinrent dans tes yeux, disparues dans la glace qui s'était formé a l'intérieur de ton regard, vide. Tu vis quelque chose tomber vers Jeff, qui tomba lui-même et sembla bien se cogner. Mais avant que l'armoire ne tombe sur lui, tu envoyais tout, comme une onde sonore, dégager. Les meubles vinrent s'arrêter contre les murs brusquement, bloquant les portes, les issues et les entrées. Tous étaient alignés, le centre de la pièce vide. Il n'y avait que toi et Jeff, évanoui.

Menteur..

Tu n'osais pas bouger, ta tête se faisant secouer de vague de douleur, faisant résonner ton corps. Tu détestais Jeff maintenant, comme tout les autres. Tes yeux virent dans le reflet d'un miroir loin en face de toi ce qui avait provoquer cette fissure dans ton esprit, avalant et combinant tout tes sentiments mauvais. Des mains étaient posées sur tes oreilles, semi-transparente alors qu'une ombre décharnée se profilait derrière toi. Tu entrevus même des fils brillaient, fruit de ton imagination et illusion de cet esprit. Un pantin. Cet esprit était bien plus vieux que toi, plus fort et plus manipulateur, tu pouvais le sentir. Mais Jeff avait brisé quelques instants cette pression sur ses épaules. C'était celui qui t'avait vu perdre ton humanité dans les sous-sols et la remplaçait par un masque "de jeune garçon", celui qui avait vu ton manque de contrôle, ta faible résistance a libérer ta vraie nature depuis que tu venais de sortir de ces sous-sols.

Tu bouchais tes oreilles en criant, te déplaçant de quelques pas pour te soustraire au briseur d'esprit. Un rire te parvint. Cette situation était courante, tellement courante. Accroupi, tu ne cherchais plus que la solitude, mais le poids ne semblait plus te lâcher. Il t'avait ôté ta confiance envers les personnes, car tu étais persuadé que maintenant, tout n'était que mensonge. C'est ça, tu n'étais qu'une personne naïf, aveugle a la vérité. Tout le monde s'en fichait de toi, ce n'était que pour te contrôler un peu plus ! Tu souffrais tellement de tes illusions, alors tu hurlais de nouveau. Cette voix qui remplaçait tes mots. C'était pire que se noyer.

Tu mens tu mens ! Tu dis ça juste pour me manipuler !

Tu n'avais plus toute ta tête, c'était le cas de le dire. Tu crus avoir faire au briseur encore une fois, mais tu sentais des mains humaines sur tes épaules. Tes yeux tombèrent dans ceux de Jeff, captant ton attention. Il cria ton nom que tu entendais comme une sorte d'échos. On te secouait alors que tu gardais tes mains sur tes oreilles. C'est un piège. Ne pas te faire du mal ? IL EST COMME LES AUTRES ! Te voir triste ? Il s'inquiétait pour toi, alors... ? Il te serra de nouveau alors que tu sentais ta gorge se tordre de colère. Il fermait les yeux, alors que tu continuais a entendre cette voix qui n'était pas la tienne. Saleté.

Il reprit la parole, monopolisant ton attention. Tu essayais de te soustraire aux paroles du plus vieux ainsi, cela semblait marcher. Il prenait ton visage entre ses mains, plongeant son regard dans le tien. Tu devais l'écouter, l'écouter. Tu savais qu'il mentait ! Un de tes deux yeux se plissa de façon étrange, comme si tu étais suspicieux mais en même temps tu voulais rouvrir cet oeil. Tu voulais être aveugle a la vérité. Non. Tu devais te reprendre. Tu devais écouter Jeff. Mais le doute persiste. Comme est-ce possible ? La... F...er
Tu tremblais, sentant les épaules appuyer sur ta gorge. La voix qui résonnait derrière toi était faible. Mais tu revenais a toi, entièrement a toi grâce a ça. Tu pouvais résister, ce n'était pas si dur. Si, ça l'était. Très même. Tu avais mal au coeur, alors que tu serais prêt a t'assommer pour arrêter ce calvaire. Pourquoi ? Pourquoi !?

Tu mens...

Tu avais fermé tes yeux, mais tu les rouvris soudainement. Ton regard était haineux, tranchant, cachant ta souffrance derrière cette nouvelle haine. Il avait raison. Un rire moqueur sortit de tes lèvres, alors que tu poussais celui devant toi pour l'éloigner. Tu te relevais, tes poings serrés. Tu te montrais, enfin.

Ne crois pas m'avoir avec de belles paroles. Je me suis repris de ma stupidité, oui. J'ai été aveugle pendant tout ce temps, a essayer de donner un sens logique a ce que je faisais pour toi et a ce que tu me disais en retour. On dirait que je suis tout pour toi... Mais c'est faux. Tu croyais que je n'allais pas m'en apercevoir a force ? Vous êtes tous pareil, c'est pitoyable.

Je vous hais tous.